Le numéro 32 de l'Art de l'aquarelle débute dans la rubrique actualité avec les 100 ans de la création aux États Unis, de la National Watercolor Society. S'en suivent les rubriques actuelles sur les révélations : le français Philippe Lhez, les canadiennes Kathy Bunze et Carole-Anne Almquist, l'espagnol Joan Coch Rey. et la découverte d'Ali Sarrmadi , sans oublier la peinture préférée de   Marc Folly et les dernières peintures de 8 artistes.

Le Chinois Richard Chao dresse des portraits qui révèlent le monde intérieur de ses modèles, tandis que l'australienne Christine Porter nous emmnène à travers les contrées australiennes et Jean-Louis Thibaut sur les paysages normands.

Les portraits à supplément d'âme sont portés en pleines pages du portefeuille de Dean Mitchell. Nous recontrons le réaliste Angus McEwan que nous connaissons depuis plusieurs numéros, et un autre britanique paysagiste, Brian Smith.

Deux américains sont interviewés : Linda Hutchinson et Nathan Fowkes, ainsi que l'architecte Malcom Carver.
En fin de magazine, le « savoir-faire » de Lok Kerk-Hwang qui présente plusieurs pas-à-pas.

L'actualité

9d
Dan Simoneau, Prince. 54 x 54 cm

Les cent ans de la National Watercolor Society en préparation

Fondée en 1920, la NWS a tout d’abord porté le nom de California Water Color Society. Le nom de la Societé a changé deux fois depuis : la première fois en 1967, pour devenir la California Watercolor Society, avant de devenir la National Watercolor Society en 1975


    Le Slogan de la NWS, « Faire avancer les techniques à l’eau depuis 1920 », est plus que de simples mots. Nous avons deux expositions annuelles : l’exposition avec jury de nos membres (dont les inscriptions ont lieu du 1er février au 17 mars) et l’exposition annuelle et internationale de la NWS, qui a lieu chaque hiver.

Bien que la NWS soit une société qui organise des expositions, nous avons toujours eu un volet éducatif.
Afin de rendre accessible nos collections au public, la NWS a prêté 25 peintures correspondant aux débuts de la société (soit les années 1925-1954) au Los Angeles Museum of Art.
Nous allons ensuite récupérer ces tableaux et les exposer avec vingt-cinq tableaux sélectionnés parmi les œuvres des membres de la NWS. Nos plans futurs prévoient d’organiser des démonstrations en streaming, ainsi que des conférences et des ateliers disponibles à tous nos membres à travers le monde.

Depuis maintenant plusieurs années, la NWS organise des expositions d’envergure internationale pour ses membres, au Pays de Galles, en Belgique et en Chine. Nous essaierons autant que possible de développer ces interactions avec des sociétés internationales afin d’accroître la renommée de nos membres hors de nos frontières.    


Page 16 KEN GOLDMAN, son président.

9a
Denny Bond, Twisted. 31 x 76 cm..

17a
Jean Hyland, Leaning Toward Red.38 x 56 cm

 

 

      Révélations

 

18a
Le Monfaucon, 20 x 20 cm.

Le Français Philippe Lhez

    Je dessine beaucoup sur le motif, et j’y peins de moins en moins. Je peins souvent le même sujet trois ou quatre fois, en variant la méthode, la composition, le chromatisme, bref en apportant dans l’aquarelle suivante les enrichissements révélés par la précédente.

Je ne peins pas vite. Certes, si l’aquarelle sait aller rapidement à l’essentiel, estelle pour autant condamnée à l’unique voie de la suggestion, de la pochade ? J’ai beaucoup marché dans nos Pyrénées centrales, et souvent trop vite.
L’appréciation de l’effort réellement nécessaire à l’ascension est brouillée par l’ardeur déployée et l’on se demande soudain pourquoi aller aussi vite.
Je flâne donc sur mon travail comme on se promènerait dans nos montagnes, j’y rêvasse, je l’organise, je m’y prépare, cela n’empêchera pas qu’au détour du chemin, il faudra composer avec le terrain. Je tâche de me tenir entre deux écueils : celui d’en dire trop et celui d’en dire trop peu.

Je suis tout de même plus bavard que taiseux. En dire trop, c’est proposer une aquarelle un peu écoeurante, suffocante, en dire trop peu c’est souvent masquer son incapacité à montrer le sujet, en le noyant, en le dissolvant.    

Page 18 Philippe Lhez

19b
Big White Egret, 2016,38 x 28 cm.

La Canadienne Kathy Bunze

    Ce qui m’attire par-dessus tout, c’est la façon dont on peut créer des effets de lumière, ainsi que la fluidité de l’eau et des pigments. Tout cela crée un flux magique de lavis coloré. On ne peut donc jamais prévoir le résultat de sa peinture finale, ce qui est un grand défi.

Après avoir élevé ma famille et m’être intéressée aux beaux-arts, j’ai rapidement découvert l’aquarelle, et je suis tombée amoureuse de la technique. Je peins depuis 1989 et je suis plus assidue dans ma pratique depuis cinq ans.
Bien que mes sujets soient les fleurs, les personnes et les animaux, j’aime le défi que posent de nouveaux thèmes, idées et techniques. J’utilise du papier Arches et Waterford grain fin. Mes pigments sont un assortiment de Winsor & Newton, Schmincke et Daniel Smith. Ma palette comprend une nuance chaude et froide des couleurs primaires, ainsi que quelques autres, en fonction de ce que me dicte ma peinture.    

Page 19 Kathy Bunze

20a
Florida II, 56 x 76 cm.

La Canadienne Carole-Anne Almquist

    Peindre pour moi est un processus méditatif et, en tant que personne introvertie, c’est un moyen d’auto-expression. J’ai découvert l’aquarelle en 2009 et, avec elle, est venu un attachement plus profond aux beaux-arts. La spontanéité et l’impression de lumière dans l’aquarelle ne se retrouvent dans aucune autre technique. Je suis vraiment passionnée. Mon désir est d’instaurer chez le spectateur un sentiment de tranquillité et de paix. Il faut faire preuve d’une attitude zen face à l’aquarelle.
Vous devez prendre du recul et laisser les choses se faire d’elles-mêmes, et ne pas essayer de la contrôler. Je peins différents sujets en me basant sur les idées qui me viennent. Travailler en plein air est particulièrement plaisant et je suis membre des Urban Sketchers.
Je peins surtout avec des couleurs transparentes : bleu phtalo, bleu outremer, violet minéral, auréoline, jaune Hansa, sépia, rose permanent et orange translucide de Schmincke.    

Page 23 Carole-Anne Almquist

21b
Orage d’été, 26 x 26 cm.

L'Espagnol Joan Coch Rey

    J'ai découvert l’aquarelle à l’école, puis j’ai travaillé comme décorateur intérieur, à une époque où les ordinateurs n’existaient pas encore.
Deux éléments sont essentiels pour comprendre ma technique à l’aquarelle : le dessin et la rapidité d’exécution. Mon but est d’arriver à atteindre, dans un laps de temps très court, une vision plus créative de mon sujet, en synthétisant les éléments qui le composent. Parfois, cela implique de transmettre quelque chose de plus sentimental que graphique, si le sujet le demande.
Mon intention est de parvenir à une vision plus créative du sujet en utilisant une synthèse des éléments qui le composent, transmettre quelque chose de plus sentimental dans certains cas, l’eau graphique étant le moyen le plus sensible pour y parvenir.
L’évolution de mon travail a toujours suivi la direction de la simplicité de geste, cherchant la synthèse du sujet et à susciter plus d’émotions à travers mes peintures. Je pense que je me rapproche de l’abstraction, avec toujours inlassablement le même style. Je suis depuis peu attiré par des grands formats et des thématiques plus versées dans l’imaginaire, et j’y trouve une grande source d’inspiration.    

Page 21 Joan Coch Rey

93
Paysage abstrait.
Aquarelle, gouache et encre de Chine sur papier, 42 x 60 cm

Le Français Ali Sarmadi

    Je suis né à Téhéran. Après mon baccalauréat au lycée Râzi, le lycée français de Téhéran, j’ai poursuivi mes études au Beaux-Arts de la même ville. Pour un projet de diplôme, j’ai voyagé dans plusieurs provinces d’Iran, et surtout dans des villes désertiques, comme Yazd, Kermân, Bam. Je me suis alors passionné pour l’art persan, l’architecture, les mosaïques en céramique, les miniatures, les calligraphies dans l’architecture… Et j’ai aussi fait quelques recherches sur différents sujets comme la calligraphie et l’architecture, les dessins géométriques, les jeux des briques, le travail du bois sur les anciennes portes…
Dans l’art abstrait, nous sommes obligés de regarder un tableau toutà fait autrement. De le méditer, de le sentir, comme on écoute une musique, avec des larges surfaces comme des sons graves, des lignes comme des sons plus aigus et des points comme de courtes notes fugaces. Et la façon dont toutes ces notes et ces sons sont superposés, sont organisés dans une composition, donne un tableau que l’on peut regarder et écouter, en éprouvant du plaisir. Lorsque le tableau est fi guratif, on écoute aussi, seulement on voit une image précise, qui nous montre ou nous évoque quelqu’un ou quelque chose. Personnellement, je préfère quand c’est un peu entre les deux : un tableau abstrait qui laisse deviner des images.    

Page 90 Ali Sarmadi

89
Poterie des frères Not, Aquarelle, 35 x 35 cm.

La peinture préférée de Marc Folly

LE SUJET:    J’ai pris pour sujet un atelier de poterie, près de Castelnaudary : celui des frères Not. Bien qu’il s’agisse d’un thème que j’ai déjà pu traiter par le passé, je reste toujours aussi attaché à l’univers des ateliers. J’apprécie notamment les contrastes forts de lumière, les éclairages en clair-obscur et les ombres puissantes qui, par contraste, font ressortir la blancheur éclatante du papier.    
LE PROCESSUS :    Une aquarelle s’élabore en trois phases : la première est le dessin (généralement au crayon HB), suivie des premiers lavis qui me permettent de délimiter les ombres et les lumières. Vient ensuite la mise en couleurs proprement dite.    
LES COULEURS: Je suis parti sur une combinaison de deux couleurs complémentaires : des bruns orangés, mis en valeur par des petites touches de bleu qui viennent réveiller la composition et apporter du dynamisme chromatique.    
ENLEVER LES FORMES:    Un des paradoxes de l’aquarelle est que pour mieux marquer la présence de certaines formes, il ne faut pas hésiter à les enlever. C’est quelque chose que les débutants ont du mal à admettre, mais il faut effectivement placer les couleurs et ensuite les effacer.    

Page 88   Marc Folly
 

 

Ma dernière peinture

 

Ces artistes ont déjà été publiés dans l'Art de l'Aquarelle, nous retrouvons leur dernière peinture.

24a

Fougères
Jean-Claude Papeix
60 X 50 cm

La subtilité des couleurs et des formes abstraites permet de réaliser des oeuvres originales.

24b

The jug of water and red currant,
  Elena Bazanova
47 X 55 cm

J’ai essayé de peindre mon sujet de telle manière qu’il garde sa fraîcheur et sa lumière, à travers les formes et les couleurs.

25a

Kavalan grandmother
  Chen-Wen Cheng
153 x 101 cm

Son sourire paisible me rappelle ma mère qui est décédée.

25b

Looking down Stony Lane
Paul Banning
58 X 78 cm.

J’ai peint cette scène à de nombreuses reprises, à des heures et des saisons différentes, et j’ai toujours autant envie de la peindre.

 

26a

Night Hoops,
   Stephen Quiller
84 x 63 cm

Cette peinture me ramène à mon enfance, lorsque je jouais au basket avec mes amis,toute l’année, à l’extérieur de la maison

26b

Marché de Noël d'Ajaccio
Jean-Luc Mossion
58x38cm

J’ai traité cette scène en contre-jour, dans une palette réduite de bleu et de terre

27a

Aran Visit,
  Linda doll
76x56 cm cm

Cette aquarelle a été peinte avec seulement trois couleurs.

27b

City of Gold,
Jean Martin
51 X 71 cm

City of Gold a été peint en plusieurs étapes, entre le printemps et l'automne.