Dans ce livre, Mary Whyte s'adresse aux aquarellistes débutants et de niveau intermédiaire en expliquant tout le cheminement de peinture, pour la réalisation de portraits à l'aquarelle.
Suivant un style pictural très réaliste, propre à l'école américaine, Mary Whyte questionne sur l'intention artistique, la valorisation du modèle, l'agencement des couleurs et de l'arrière plan.
Introduction
Auteur | Mary Whyte |
Editeur | Watson Guptill |
Année de sortie | 2011 |
Pages | 160 |
Enregistrement | ISBN 978-0-8230-2673-9 |
Achat en ligne | Amazon, Booksamillion |
Il existe beaucoup beaucoup de livres d'aquarelles, expliquant les techniques, les pas à pas, avec plus ou moins de bonheur. Celui-ci pourrait paraître comme un de plus du genre. Mais Mary Whyte propose au fil de pages de nombreuses réflexions, citations, et ouvre des possibilités que chacun est libre ensuite d'explorer.
Le livre comprend 9 chapitres amenant progressivement les techniques et les conseils de l'auteur, démontrant comment amener de l'intensité dans une aquarelle.
Dans l'introduction, MW aborde les maîtres depuis le XVIIIe siècle jusqu'au XXe siècle, en se référant à Winslow Homer (1836,1910), Mary Cassatt (1844,1926), Frank Benson (1862-1951) et quand même un Français, Henri Matisse.
Le lien entre ces références est le coeur et l'esprit que ces artistes ont mis dans leur peinture.
Chapitres 1 à 4
Le premier chapitre, [highlight class="white"]mise en route[/highlight], pose les questions à examiner avant de commencer une peinture : quel intérêt dégager sur un sujet, avoir ou non du talent (pour Mary Whyte, cette question n'a pas de sens), par où commencer, ne pas tenir compte de la peur de l'échec.
Je n'ai pas de commentaire particulier sur le chapitre suivant, présentant le matériel et les outils, si ce n'est un superbe tableau 'le ver à soie' à ne pas manquer.
Le 3e chapitre passe en revue plusieurs techniques, bien évidemment les lavis (mode d'application, couleurs à employer, effets de transparence, mouillé sur mouillé, essais de texture, les détails.
Vient ensuite [highlight class="white"] le dessin[/highlight], partie assez anxiogène pour nous les profanes. Pratique et concentration, voici ce que je garde des conseils prodigués sur une vingtaine de pages. J'aime la citation de JM Whistler :
Cela prend du temps à un homme pour ressembler à son portrait.
Sachant que le secret est de pratiquer, les pages suivantes expliquent les proportions du visage, comment saisir la ressemblance d'un visage -un ordinateur sait le faire en 3D, en croisant les lignes caractéristiques et leur proportions
Un développement d'une page est consacré aux mains, puis le reste du chapitre explique les règles de composition, comment travailler depuis une photo, comment apporter des corrections... Sur ce point, le secret en aquarelle n'en est pas un : recommencez!
Le chapitre se termine sur une démonstration : les chaussettes.
Chapitres 5 à 8
Sur les chapitres suivants, nous approfondissons la partie artistique, qui fait la signature d'une oeuvre. Mary Whyte nous communique ses victoires et ses doutes, et présente ses principes artistiques sur la composition d'un tableau.
La [highlight class="white"]valeur [/highlight] est l'équilibre entre les zones entre les zones sombres et claires d'un tableau. Elles sont pratiquement noires ou presque blanches, mais soigneusement équilibrées et très intenses dans les tableaux de Mary White. Les sujets font souvent la transition entre ces zones. Le niveau de contraste (élevé au premier plan, faible dans l'arrière plan) donnent également la profondeur.
La grandeur d'un art dépend tout à fait de la personnalité de l'artiste, et de la même source dépend le pouvoir d'acquérir suffisamment de technique pour l'expression
Robert Henri, L'Esprit de l'Art
En fin de chapitre un exemple est donné dans l'élaboration du tableau Moulin à Vent, ou par quelques vignettes d'étude, Mary Whyte explique comment elle a équilibré les contrastes et placé le modèle sur point focal du tableau. Trop de valeurs rendent le tableau confus, elles douvent être regroupées les unes près des autres, et les parties les plus contrastées placées au point focal.
Mary Whyte explique ensuite la notion d'arête ( [highlight class="white"]edge [/highlight]), douce ou dure. Ce sont les délimitations de couleurs, soit fondues et qui sont alors douces, soit franches (l'eau ne communique pas) et qui constituent des sortes de lignes qui attirent le regard.
Vient ensuite la lumière et la couleur. Il s'agit à la fois de composer une palette de couleurs avec des dominantes, de choisir l'intensité, la direction ...
Oui ce sont beaucoup d'éléments, que Mary décompose en concepts qu'elle explique en quelques lignes, mais surtout qui sont accompagnés de plusieurs de ses tableaux.
Nous arrivons à la fin du livre. Un chapitre est dédié à l' [highlight class="white"]arrière plan [/highlight]. Dans l'exemple du Turban, ci-contre, Mary Whyte montre comment elle a corrigé la couleur de l'arrière plan, trop chaude, qui volait la chaleur du portrait par juxtaposition.
Le mot de la fin ?
Si vous ratez une peinture, recommencez-la encore et encore. Considérez le premier essai non comme un échec mais comme une étude. Maintenant que vous avez résolu les erreurs dans l'étude, vous savez quoi faire.
C'est ce que je me dis tout le temps.